Lorsque le poids des années fragilise une personne, ses proches se retrouvent généralement sollicités sur bien des plans.
Voir un proche devenir dépendant n’est souvent pas facile en soi, mais lorsqu’il s’agit des parents, la situation devient particulièrement difficile tant pour eux que pour leurs enfants. Car il s’opère un inversement des rôles douloureux pour tous.
Les parents s’occupent de leurs enfants depuis leur naissance. Mais un jour, les rôles s’inversent. Parce qu’ils vieillissent, sont atteints de démence ou perdent leur autonomie, les parents, comme d’autres proches, ne parviennent plus à affronter le quotidien tous seuls. Particulièrement difficile à vivre, cette phase fragilise leur confiance en eux. S’ils sont reconnaissants à leurs enfants de les soutenir, ils ne veulent pas pour autant devenir un poids. Dans les discussions de famille, il n’est alors pas rare que fusent des réflexions telles que «Ne me traite pas comme un enfant!».
Mais pour les enfants aussi, il est difficile de voir vieillir ses parents. D’une part, la situation leur rappelle que pour eux aussi, les années passent. De l’autre, ils se font du souci pour l’avenir: désormais, ils ne sont plus seulement responsables d’eux-mêmes, mais également de leurs parents, en plus de leurs éventuels enfants et petits-enfants. De nombreuses questions se posent dans ce contexte, mais celle qui domine est celle de l’ampleur du soutien que les enfants peuvent et veulent fournir. Bien souvent, ils développent un sentiment de culpabilité vis-à-vis de leurs parents, car ils pensent devoir s’engager davantage qu’ils ne sont disposés à le faire réellement.
Ce cheminement et les sentiments contradictoires que suscite le renversement des rôles sont parfaitement normaux. Il ne faut pas les ignorer, mais au contraire en discuter ouvertement en famille. C’est la seule façon de prendre les bonnes mesures au bon moment: la situation évolue constamment, le dispositif d’accompagnement le doit aussi.
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En vieillissant, les parents peuvent devenir plus tributaires de l’aide de leurs enfants. Pourtant, il est important de ne pas tout prendre en charge à leur place, mais de les aider à demeurer autonomes le plus longtemps possible.
Il arrive un moment où les parents ont davantage besoin de leurs enfants. Soyez présent autant que la situation l’exige, mais pas au-delà. Laissez vos parents s’acquitter seuls de tout ce qu’ils sont encore en mesure de faire. Il s’agit d’un processus progressif, qui concerne tous les domaines de la vie. A intervalles réguliers, il faudra réexaminer la situation ensemble et procéder aux ajustements nécessaires.
Réfléchissez à la question du logement de vos parents. Leur habitation est-elle encore adaptée à la situation actuelle? Un déménagement permettrait-il de rendre le quotidien plus facile (ascenseur, appartement de plain-pied, etc.)? Aidez vos parents à aménager leur domicile en fonction de leurs besoins. Faites le nécessaire pour prévenir les chutes en faisant disparaître les obstacles, tels que carpettes ou câbles, et en installant des veilleuses à intensité variable.
Un tapis antidérapant dans la baignoire ou la douche permet de ne pas glisser, une planche de bain ou un siège de douche de se laver en position assise. Et ce ne sont que deux exemples parmi d’autres. Ces moyens auxiliaires sont tout particulièrement indiqués si la personne a des difficultés à se mouvoir ou qu’elle n’a que peu de forces. Demandez conseil aux professionnels des services d’aide et de soins à domicile ou à un ergothérapeute.
Que les troubles soient d’ordre moteur, auditif ou visuel ou encore qu’ils concernent la mobilité de certaines parties du corps, il existe une multitude d’équipements qui simplifient la vie. Demandez à vos parents d’en faire l’acquisition le plus tôt possible et épaulez-les dans leurs recherches. Ainsi, vous les aidez à vivre seuls chez eux le plus longtemps possible, malgré leurs difficultés.
Si l’activité physique nous aide à rester en forme, les contacts avec les connaissances, amis et voisins sont quant à eux importants pour notre santé psychique. Encouragez vos parents à ne pas négliger ce dernier point. Incitez-les à découvrir de nouvelles offres – repas en communauté, salle de sport, chorale, prestations pour seniors de la maison de quartier, après-midi jeux de société – et proposez-leur de les accompagner jusqu’à ce qu’ils aient trouvé leurs marques. En effet, les personnes âgées ont souvent du mal à nouer de nouveaux contacts.
Soyez attentif aux signes susceptibles d’indiquer une maladie grave. Plus le diagnostic est précoce, plus les traitements ont de chances d’être efficaces.
Proposez à vos parents de faire appel à un soutien extérieur pour la vie quotidienne (service d’aide et de soins à domicile, service des transports Croix-Rouge, Alarme Croix-Rouge, etc.). Ne vous découragez pas si vous vous heurtez à un refus au début, il faut généralement plusieurs tentatives avant que l’idée de se faire aider ne soit acceptée.